⭐ “LES OUVRIERS SANS VISAGES”
- william ausseresses
- 9 déc.
- 2 min de lecture
Du réveil à l’envoi du colis — le voyage invisible derrière un t-shirt à 3€.
Il est 4h37 du matin.
Quelque part dans une zone industrielle sans fenêtre, sans couleur, sans bruit.
Un dortoir en béton.
Un lit dur.
Un réveil qui sonne trop tôt.
Une femme ouvre les yeux.
Elle n’a dormi que quatre heures.
Elle n’a pas choisi ce travail.
Elle n’a pas choisi le rythme.
Elle n’a pas choisi le monde dans lequel elle est coincée.
Elle se lève.
Elle avale un bol d’eau chaude parce que le thé coûte trop cher.
Elle boucle ses cheveux.
Et elle part marcher dans la nuit.
À 5h05, elle pousse la grille de l’usine.
Un vigile note son nom.
Elle n’est pas un prénom pour lui.
Elle est une production par heure.
À 5h10, la salle est déjà pleine.
200 machines.
200 corps.
200 vies effacées.
Elle s’assoit.
Elle prépare ses aiguilles.
La lumière blanche claque au-dessus de sa tête.
Elle doit faire 600 coutures aujourd’hui.
Et si elle ralentit ?
Elle perd sa journée.
Ou pire.
Pendant qu’elle coud, son dos hurle.
Sa gorge pique à cause des fibres.
Ses yeux brûlent.
Mais elle continue.
Elle n’a pas le choix.
Elle DOIT continuer.
Parce que derrière elle, quelque part, un homme attend son salaire.
Un enfant attend un repas.
Une vie se tient en équilibre sur un fil qui craque.
À 13h, elle a droit à 12 minutes pour manger.
Pas une de plus.
Elle avale un bol de riz sec.
Pas par plaisir.
Par survie.
À 20h12, elle termine.
Elle est épuisée.
Elle n’a plus de force.
Mais le superviseur dit que demain il faudra aller plus vite :
“Grosse commande d’Europe.”
Cette commande ?
C’est un sweat à 3 euros.
Celui qui arrivera chez quelqu’un dans un joli colis.
Celui qui fera dire :
“Waaa, trop bonne affaire !”
Trop bonne affaire pour QUI ?
Pour elle, ce sweat n’apporte rien.
Pas un centime de plus.
Pas une heure de repos.
Pas une seconde de liberté.
Et quand le colis arrivera dans une boîte aux lettres européenne,
un jeune posera avec sur Instagram,
un autre dira “trop stylé”,
et personne ne pensera à elle.
Personne.
Parce qu’elle fait partie de ces…
Ouvriers sans visages.
Ceux qu’on n’entend pas.
Ceux qu’on ne voit pas.
Ceux qu’on ne remercie jamais.
Et pendant ce temps…
BIUMS refuse ce système.
Pas de fast-fashion.
Pas d’humiliation humaine.
Pas de “style” construit sur la misère.
Un vêtement doit être porté avec fierté, pas avec le poids d’une souffrance cachée.
Le vrai streetwear ?
C’est celui qui respecte.
Celui qui élève.
Celui qui n’efface personne.
Et si ce texte te touche…
Mets-le en ligne.
Partage-le.
Fais réfléchir.
Fais du bruit.
Parce que pour beaucoup, ce sweat à 3€…
est le prix d’une journée de douleur.
Et toi,
tu refuses d’en fermer les yeux.







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